De 1977 à 2008 : le pain, révélateur de crise en Egypte.

Le gouvernement égyptien fait face à une crise politique directement liée à la hausse des prix des denrées alimentaires. L’inflation récente sur les produits de base – le blé, l’huile et le riz - entraîne la colère des populations. Ces événements fragilisent le régime d’Hosni Moubarak et rappellent les violentes émeutes de janvier 1977 (70 morts), qui avaient été provoquées par la décision du président Sadate d’augmenter les prix de certains produits de base. 

Le pain traditionnel, à la fois plat et rond, constitue l’élément de base du repas en Egypte. Or les pénuries de pains subventionnés, vendus moins d’un centime d’euro pièce, provoquent une crise sociale sans précédent en Egypte. De longues files d’attente devant les boulangeries dégénèrent en émeutes : déjà plus de dix morts en une semaine. Le président Hosni Moubarak a appelé l’armée en renfort pour fabriquer et distribuer du pain. L’armée, qui, comme le ministère de l’Intérieur, possède ses propres boulangeries, a ouvert une dizaine d’établissements supplémentaires au Caire et installé des centaines de kiosques dans la capitale pour vendre des pains à prix réduit au plus grand nombre.

 

Ces « émeutes du pain » cristallisent une crise sociale qui touche toutes les catégories de la population. Les ouvriers du textile du delta du Nil, mais aussi les professeurs d’université ou encore les médecins multiplient les grèves. Plusieurs milliers de travailleurs et d’habitants de la cité industrielle de Mahalla El-Kobra, dans le delta du Nil, ont manifesté dimanche 6 avril contre la vie chère, jetant des briques sur les policiers qui ont répliqué par tirs de gaz lacrymogènes.

 

Source : agences.