L’eau et l’énergie, des ressources convoitées

Avec l’augmentation de la population mondiale et le développement de nombreux pays, les besoins en eau et en énergie vont croissant. Ces sources sont de plus en plus convoitées alors même que les énergies fossiles, quoique vouées à disparaître, demeurent au coeur de la production mondiale d’électricité. Sans une politique concertée et cohérente de la gestion des ressources, les tensions risquent de s’aggraver au cours des années à venir, voire provoquer des guerres, comme on le voit déjà dans certaines régions du monde.

L’énergie commercialiséée dans le monde
Damien Gautreau

L’eau et l’énergie sont absolument indispensables. L’eau est essentielle à toute forme de vie. L’énergie est pour sa part nécessaire à l’homme s’il ne veut pas retourner au néolithique. De ce fait, l’eau et les différentes sources d’énergie sont le moyeu de nombreux enjeux.

Des énergies fossiles qui se raréfient

Alors que les stocks mondiaux d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) s’épuisent, elles demeurent au cœur de la production mondiale d’électricité. Elles produisent des gaz à effet de serre et sont responsables du réchauffement climatique. Des pays comme la Chine, l’Inde ou l’Australie dépendent encore fortement du charbon, source d’énergie la plus polluante. Les différentes COP n’y changent rien : bien que néfastes et vouées à disparaître, les énergies non-renouvelables sont privilégiées par la plupart des États. Les ressources en hydrocarbures s’amenuisent, les stocks des principaux fournisseurs en or noir seront totalement épuisés dans moins d’un siècle. Pourtant, les énergies renouvelables (solaire, éolien...), moins rentables, peinent à se développer. Leur utilisation reste anecdotique et elles représentent moins de 6% du mix énergétique mondial. Cela accentue davantage la pression sur les énergies fossiles qui sont la source de nombreuses convoitises.

L’eau, au cœur de conflits

Selon l’ONU, l’eau risque d’être la cause des guerres futures. En particulier dans des zones de stress ou de pénurie hydrique comme en Palestine par exemple. Les eaux du Jourdain, comme les eaux souterraines sont fortement disputées. De nombreux puits palestiniens de Cisjordanie sont confisqués par l’État hébreu dont le tracé du mur de « sécurité » – jugé illégal par l’ONU – fait spécialement des détours. Alors que l’OMS recommande un minimum de 100 litres d’eau par jour et par personne, un Palestinien de Cisjordanie ne bénéficie que de 70 litres, un Israélien de 300. La situation est encore pire à Gaza où 95% de l’eau n’est pas potable.
De même, en Amérique du Nord où les eaux du fleuve Colorado sont convoitées par les différents États (Nevada, Californie, Arizona...) et au cœur de conflits d’usages (agricole, domestique, ludique...). A une autre échelle, les États-Unis profitent de leur position en amont du fleuve et le Mexique, en aval, doit se contenter d’un mince filet d’eau.
Face à ce constat, il devient urgent de mettre en place une politique cohérente et concertée de gestion des ressources, à différentes échelles. Sans cet effort, les tensions ne vont faire que s’accentuer dans les années à venir.

Sources : BP ; Amnesty ; Unicef ; Banque Mondiale ;