Les 16 membres actuels de la zone euro devraient assouplir les règles d’adhésion à la zone euro. « Pour les pays membres de l’Union européenne, l"’euroïsation" offre de gros avantages pour résoudre le problème de l’accumulation des dettes en devises étrangères, pour lever les incertitudes et restaurer la confiance » indique le rapport sans autre précision. L’hypothèse de cette "euroïsation" unilatérale avait déjà été évoquée après que la plupart des pays avaient rejoint l’UE en 2004. Pas besoin cependant d’entrer dans la zone euro pour adopter la monnaie européenne : le Vatican, Saint Marin, et Monaco ont introduit l’euro par contrat sans appartenir à la zone euro, et Andorre, le Monténégro et le Kosovo l’ont adopté sans remplir les critères de Maastricht.
Certains se demandent aujourd’hui si la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie et la Bulgarie, qui ont arrimé leur devise à l’euro, ne vont pas être contraints de procéder à une dévaluation, alors même que la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la République tchèque, qui ont des taux de change flottants, ont vu leurs monnaies respectives perdre au moins 13% par rapport à l’euro depuis juillet 2008.
Cette recommandation suscite toutefois des objections. Certains s’interrogent sur sa pertinence depuis l’accord conclu au G20 de tripler les fonds alloués au FMI, précisément pour venir en aide à des pays touchés par la crise. D’autres l’estiment même préoccupante, comme l’assure le quotidien économique tchèque Hospodářské noviny (9 avril 2009) : « si le FMI prend celle-ci au sérieux, alors c’est le meilleur moyen de nuire à l’euro, écrit son éditorialiste. Aucun des pays (à l’exception de l’Estonie) ne remplissait déjà les critères de Maastricht avant la crise. Et ils n’ont absolument aucune chance d’y parvenir. La Hongrie et la Lettonie […] auront devant elles des années de gros déficits […] Elles s’éloigneront de l’euro plutôt qu’elles ne s’en rapprocheront. En résumé, selon ce journal, « le plan du FMI repose sur une idée très dangereuse. Il considère l’euro comme une sorte de projet social et humanitaire ».