Irak : les craintes d’Ayad Allawi, après le départ des GI’s

Dans une interview au Spiegel (29 août 2010), l’ancien (et peut-être le prochain) Premier ministre de l’Irak, Ayad Allawi exprime l’inquiétude que lui inspire le retrait des forces américaines de son pays, avec en perspective un regain de la lutte pour le pouvoir à Bagdad et la « très haute probabilité » d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient.

A la question de savoir si, à son avis, les Américains sont partis trop tôt, Ayad Allawi répond qu’ils sont restés dans le pays durant sept ans et que pendant ce temps « nous n’avons rien réalisé par nous-mêmes. Qui peut garantir qu’il en sera différemment dans les sept années à venir ? ».

Le président Obama négligerait-il l’Irak au profit de l’Afghanistan ? « Là n’est pas le problème, répond l’ancien Premier ministre. Regardez ce qui se passe en Afghanistan : c’est l’échec total. L’Amérique doit repenser sa stratégie sur toute la région, de l’Asie centrale au Moyen Orient. […] . La politique occidentale est erronée. Regardez autour de vous : la Somalie est complètement en faillite, le Yemen affronte le plus grave de ses défis. Pour la Palestine ? Un pas en avant, trois pas en arrière. Et le tour du Liban ne devrait pas tarder. Que Dieu nous aide le jour où le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban se prononcera sur l’assassinat de Rafik Hariri ».

« Je ne suis pas pessimiste, je suis seulement réaliste, affirme Ayad Allawi . L’Amérique est la dernière superpuissance. Nous avons besoin d’avoir de bonnes relations avec Washington. Mais nous devons aussi voir les erreurs de la stratégie américaine. Nous avons d’excellents soldats en Irak aujourd’hui mais, et je ne fais que citer leur chef, nous ne disposons pas d’une armée prête à assurer ses responsabilités. C’est aussi l’avis du ministère de l’intérieur. Et notre police est infiltrée par les milices ».

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