"Sanader est peut-être le cas le plus célèbre jusqu’à présent, mais il est loin d’être une exception dans la région, écrit Vedran Džihić. L’ensemble des Balkans souffre de ’Sanaderisation’ aiguë : la confiance des citoyens dans la politique est en berne, les frustrations élevées, l’apathie politique et socio-économique omniprésente. Et l’élite politique est depuis longtemps dans un état second, repliée sur elle-même et occupée à réaliser ses propres intérêts. … Mais l’affaire Sanader pourrait aussi avoir des vertus cathartiques sur les élites politiques et économiques du pays. On ne pourra rétablir la confiance perdue des citoyens qu’en renforçant l’Etat de droit, en luttant impitoyablement contre la corruption et en façonnant une politique vraiment transparente et honnête pour les citoyens. … Si l’on devait poursuivre la pratique politique actuelle, nous assisterions à une véritable crise de ces démocraties, encore jeunes et instables, dans les Balkans."