"Merkel n’a toujours pas trouvé la manière d’expliquer les conséquences de la crise de l’euro et celles de la crise financière au peuple allemand, écrit Joschka Fischer. Et ceci non seulement parce qu’elle est une piètre oratrice, mais aussi parce qu’elle ne semble pas savoir comment résoudre les contradictions entre les solutions nationales et les contraintes européennes. … Donc, même si Merkel semble aux commandes dans l’UE ces temps-ci, en réalité, ce n’est plus elle qui mène le train des évènements, mais plutôt l’inverse. … Berlin est absorbée non pas par ce dont pourrait avoir besoin l’Europe en cette situation historique, et ce que devrait être le rôle de l’Allemagne, mais par la crainte - des conservateurs et des tabloïds - d’autres échecs aux élections nationales, et de l’éventualité d’une intervention de la Cour constitutionnelle allemande. … Merkel ressent aujourd’hui les conséquences dramatiques de sa façon de gouverner sans véritablement tenir le gouvernail. On ne peut s’empêcher de penser que l’âme européenne de ce gouvernement est dévorée par l’angoisse."