Kosovo : le mythe d’une intervention libérale ?

« Les Etats-Unis d’Amérique et l’Armée de libération du Kosovo (UCK) se prévalent des mêmes valeurs humaines et des mêmes principes…Se battre pour l’UCK, c’est se battre pour les droits de l’homme et les valeurs américaines, déclarait le sénateur néoconservateur Joseph Liberman en 1999 au plus fort de l’intervention militaire pilotée par les USA contre le régime de Slobodan Milosevic en Yougoslavie », relève le Guardian (15.12.2010).

A ce propos, « il serait intéressant d’apprendre ce que le rapport du Conseil de l’Europe inspire au sénateur Liberman (hostile à Wikileaks) à propos de sa bande favorite de combattants de la liberté » grince l’éditorialiste. Citant le FBI, entre autres sources de renseignement, ce rapport détaille les horribles violations des droits de l’homme qu’il affirme avoir été perpétrées par l’UCK, alliée des occidentaux dans la guerre menée contre la Yougoslavie il y a 11 ans. « Ce rapport est un réquisitoire accablant, non seulement pour l’UCK, mais aussi pour la politique occidentale. Et il dément la fiction selon laquelle la guerre menée par l’OTAN en Yougoslavie était, selon les termes employés par Tony Blair « une bataille entre le bien et le mal, entre la civilisation et la barbarie, entre la démocratie et la dictature ».

« Si l’Occident avait voulu agir correctement dans les Balkans et protéger les habitants du Kosovo, il existait d’autres solutions que la guerre contre les Serbes, et d’autres options que celle de soutenir l’UCK, le groupe le plus violent des politiques kosovars. Ils auraient pu mener des négociations réellement multipartites, et permettre de lever les sanctions contre Belgrade dès lors qu’une solution pacifique au problème du Kosovo pouvait être trouvée ».