Certes, souligne le quotidien britannique, c’est une diplomatie tranquille qui a contribué à gagner la guerre froide et permis d’amener la détente, voire la paix entre l’Union soviétique et les Etats-Unis. Ce succès a créé un paradigme que d’autres ont adopté. Mais depuis cette époque, se demande l’éditorialiste, peut-il réellement servir le bien commun ? « Même Nixon a été accueilli par Brejnev sur le tarmac de Moscou ».
En décembre 2009, Lady Ashton a déclaré : « je crois que beaucoup peut être fait avec une diplomatie tranquille ». Mais, souligne le journal, elle semble « confondre la diplomatie tranquille avec le silence assourdissant ». Et d’énumérer des événements importants comme l’aide à Haïti dévastée par un séisme, l’abordage des bateaux en route pour Gaza par les forces israéliennes, la gigantesque pollution pétrolière dans le golfe du Mexique, qui n’ont pas suscité la moindre réaction visible ou audible de la part de Catherine Ashton. Ce qui a pu donner au monde l’impression que la "ministre des affaires étrangères" de l’Europe se désintéressait de ces questions. Si elle veut remplir son rôle pendant les cinq ans de son mandat, et elle peut être aidée par le Service européen d’action extérieure qu’elle est en train de mettre en place, elle doit, conseille The Guardian, renoncer au silence et au contraire « faire un peu de bruit ».