Comme condition du retour de la France dans la structure militaire de l’OTAN, le président de la République a posé de réels progrès dans la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), pendant la présidence française de l’Union. Or au mois de décembre, le bilan devrait être plutôt maigre, nos partenaires n’ayant ni l’envie ni les moyens de développer des capacités au service de la PESD. La France non plus d’ailleurs.
La réintégration de la France dans le dispositif quitté en 1966 par le général De Gaulle suppose que des officiers généraux français occupent des postes de responsabilité dans l’OTAN. Non seulement nos alliés ne sont pas vraiment disposés à nous abandonner des places mais l’armée française n’aurait pas les moyens de les occuper. Selon les normes de l’OTAN, il faut en effet que les officiers généraux aient, selon leur grade, quelques dizaines et plusieurs centaines de collaborateurs. La France n’est pas en mesure de les fournir. Aussi la réintégration devrait-elle se faire « à la carte », selon les besoins de l’OTAN et les possibilités françaises.
La décision de Nicolas Sarkozy n’en sera que plus politique. Prendra-t-il le risque de mécontenter les gaullistes de sa majorité, sans parler de l’opposition, pour un geste qui n’aura aucune conséquence pratique ?