Avant d’entamer une carrière politique, Aldo Moro avait été professeur de droit dans cette université des Pouilles. Celle-ci a gardé jusqu’à aujourd’hui le nom de Benito Mussolini, qui l’inaugura en 1925. Sans doute ce patronage encombrant était-il tombé dans l’oubli. Mais il a ressurgi quand le recteur a proposé de donner à l’université le nom d’Aldo Moro, trente ans après sa disparition. Le corps professoral de la Faculté de droit s’y est opposée, le reste des admirateurs du Duce et l’extrême-gauche, qui tient l’ancien chrétien démocrate pour une « ennemi de classe », ayant emporté la majorité. Le doyen de la Faculté s’est embrouillé dans une explication confuse : les professeurs auraient voulu éviter de créer un mythe au détriment de l’homme Aldo Moro. La FAZ conclut, non sans humour, que Moro est ainsi protégé de la mauvaise réputation de l’université de Bari : des procès sont en cours contre des enseignants de cette Université qui vendaient les attestations de présence aux séminaires pour 700 € et la réussite aux examens pour 3000 €.