Abstention record partout en Europe

Dimanche 7 juin, 388 millions de citoyens européens étaient appelés à élire 736 eurodéputés. Selon les premières estimations, l’abstention dépasserait largement les 54,6 % du scrutin de 2004 pour atteindre 56,50%, selon un chiffre provisoire annoncé par le Parlement européen dans la nuit de dimanche à lundi (source : AFP, France Culture).

A l’image de la France (59,36% d’abstention, un record à l’échelle de la Ve République), tous les pays de l’UE sont touchés, en particulier les nouveaux pays membres d’Europe centrale et orientale. La Slovaquie, la Lituanie et la Slovénie ont enregistré les plus fort taux d’abstention lors de ce scrutin, talonnées par la Suède et le Portugal, selon les données fournies par la Parlement européen dans la nuit de dimanche à lundi.

La Slovaquie enregistre un taux d’abstention de 80,36%. La désaffection a également été très marquée en Lituanie (79,19%), en Slovénie (77,63%), en République Tchèque (75%), en Roumanie (72,79%) et en Pologne (71,6%). Forte abstention également en Suède, où 65% des électeurs ont boudé les urnes, alors que leur pays va prendre la présidence tournante de l’UE à partir du 1er juillet. La Hongrie (63,72%), le Portugal (63,52%), les Pays-Bas (63,5%), la Bulgarie (62,5%), la France (59,95%), la Finlande (59,7%) l’Allemagne (57,8%), l’Autriche (57,6%), et l’Estonie (56,8%) terminent la liste des pays où l’abstention a été supérieure à la moyenne européenne.

Cette abstention touche en particulier les jeunes (dont le taux d’abstention frise les 80% un peu partout). "A l’époque de la campagne pour le Traité de Maastricht en 1992, les jeunes étaient majoritairement pour le « oui », quelques années plus tard pour le référendum de 2005 sur la Constitution européenne, la tendance était inversée : les jeunes ne se reconnaissent plus dans une Europe éloignée de leurs préoccupations, et ils considèrent que l’ouverture des frontières est un acquis », analysait Jean-Louis Bourlanges lundi 8 juin sur France Culture.