Depuis l’automne 2001, 30 soldats allemands sont morts dans la lutte contre les talibans. Les dirigeants allemands, aussi bien la chancelière Angela Merkel, que le ministre des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier se refusent à parler de « guerre », préférant le terme « affrontements militaires ». Il ne s’agit pas d’une guerre dans le sens classique du mot, disent-ils, car les forces de l’OTAN sont en Afghanistan à la demande du gouvernement légal de ce pays et ne combattent pas une puissance étrangère mais des terroristes.
Selon un récent sondage, 32% des personnes interrogées en Allemagne sont pour le maintien des troupes de la Bundeswehr en Afghanistan et 64% pour leur retrait. Ce dernier pourcentage est en augmentation constante.
La décision de participer à l’intervention en Afghanistan a été prise en 2001 par la coalition des sociaux-démocrates et des Verts. La grande coalition entre les chrétiens-démocrates (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) a, jusqu’à maintenant, obtenu le soutien d’une majorité du Bundestag pour le maintien du contingent allemand. La situation pourrait changer si, à l’issue des élections législatives du 27 septembre, le SPD était renvoyé dans l’opposition. Les forces pacifistes qui ne se manifestent pas pour ne pas gêner leurs représentants au gouvernement pourraient alors l’emporter au sein du parti. C’est pourquoi certains observateurs pensent que la reconduction de la grande coalition est dans l’intérêt de la politique transatlantique de l’Allemagne.