Ahmed Haroun et Ali Kosheib sont visés depuis mai 2007 par deux mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre au Darfour. Khartoum nie toute compétence à la CPI et refuse de les lui livrer. Si le Soudan accepte de livrer Ahmed Haroun et Ali Kosheib « cela peut faire partie du dialogue que nous avons avec nos différents partenaires, notamment au Conseil de sécurité », a fait valoir le ministère français des affaires étrangères mardi 15 juillet. La Russie et la Chine, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, ont manifesté leur inquiétude devant la volonté de la CPI d’en découdre avec les dirigeants du Soudan.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé lundi 14 juillet aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour « génocide » au Darfour. Il s’agit de la première demande d’arrestation d’un chef d’Etat en exercice devant la CPI, seul tribunal permanent compétent pour juger les auteurs de crimes de guerre, contre l’humanité et de génocide. Depuis 2003, les forces gouvernementales appuyées par les milices arabes « janjawid » luttent contre des mouvements rebelles du Darfour. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et entraîné le déplacement de 2,2 millions de personnes, selon l’ONU.
En mars 2005, le Conseil de sécurité a mandaté le procureur de la CPI pour enquêter au Darfour. La juridiction de la CPI peut en effet s’étendre à un Etat qui n’est pas partie prenante du statut, comme c’est le cas du Soudan, si le Conseil de sécurité l’en charge. Le Soudan ne fait pas partie des 106 Etats Parties actuels, non plus que les Etats-Unis, la Russie ou encore la Chine.