La montée des critiques au sein de l’union chrétienne-démocrate "commence à devenir assourdissante et menace de se traduire par une nouvelle plongée dans les sondages », relève Le Temps. De fait, la dernière enquête d’opinion du Spiegel a fait apparaître une baisse soudaine de popularité de la CDU à 32%, contre 37% ces derniers mois, alors que le SPD, longtemps englué au-dessous de 25%, semblait décoller à nouveau.
La crise économique et financière n’a fait que précipiter l’expression du malaise. Autour du sauvetage d’Opel, de la prise de contrôle par l’Etat de la banque hypothécaire Hypo Real Estate (HRE), « les Allemands ont eu le sentiment que la chancelière hésitait, tergiversait et se faisait dicter la marche à suivre par le ministre des Finances, le social-démocrate Peer Steinbrück. Pour aboutir à une mesure qui fait horreur aux défenseurs de la liberté du marché : la possibilité d’exproprier les actionnaires de HRE », relève Le Temps.
Les critiques de la chancelière contre le pape Benoît XVI, dans l’affaire de la réhabilitation de l’évêque intégriste et négationniste Richard Williamson, ont troublé une partie de l’électorat catholique (une bonne moitié des adhérents à la CDU), notamment en Bavière et en pays rhénan. « Elle a mis inutilement notre pape sous pression et l’a ainsi discrédité dans le monde entier » écrit ainsi un membre de la CDU dans sa lettre de démission publiée le 15 mars par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour une fois que Mme Merkel « s’exprimait clairement, sans détour : "patatras », souligne Le Temps. Angela Merkel n’est plus « intouchable ». Mais, paradoxalement, elle reste toujours très populaire. Elle n’a d’ailleurs plus de concurrence au sein de son propre parti.