La loi sur l’impunité des dirigeants politiques italiens (le "Lodo Afano") réunit 83,6% d’hostilité, plus de six mois après son approbation par le Parlement (Juillet 2008). Ce décret a été soumis au Parlement par le ministre de la Justice du quatrième gouvernement Berlusconi en juin 2008, Angelino Afano. L’objet est de donner une immunité judiciaire complète aux quatre premiers personnages de l’Etat : Président de la République, Président du Sénat, Président de la Chambre des Députés et Président du Conseil. Les procédures en cours, notamment, sont suspendues par cette loi. Une précédente proposition en ce sens, datant de 2004, avait été frappée d’inconstitutionnalité. Ce n’a pas été le cas cette fois-ci.
Visant manifestement à protéger Silvio Berlusconi – pour 5 ans – de toute poursuite pénale, ce texte, voté le 23 juillet par le Parlement italien, a suscité un vague immense de critiques, à droite comme à gauche. En particulier parce qu’au même moment était en jeu le sort judiciaire de David Mills, avocat supposé corrompu de Berlusconi. Une pétition a été ouverte par le parti Italia Dei Valori (animé par un des anciens magistrats de Mani Pulite, Antonio Di Pietro) réclamant un vote d’abrogation. Elle a été déposée devant la Cour Constitutionnelle le 7 Janvier, et comporte 1 million de signatures. Cette hostilité massive à l’immunité judiciaire alimente la méfiance générale à l’égard de l’institution judiciaire : Eurispes révèle qu’1,6% des Italiens seulement considèrent que la Justice travaille bien !