Barack Obama ouvre les hostilités commerciales envers la Chine

En accusant ouvertement Pékin de « manipuler » sa monnaie (ce que l’administration Bush s’était refusée de faire), Barack Obama, par le truchement de son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a ouvert la possibilité d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

Cette ligne dure ne constitue pas en soi une surprise : durant sa campagne électorale, Barack Obama avait expliqué qu’une loi contre la manipulation des devises permettrait « d’empêcher la Chine de continuer à violer touts les principes du libre échange », a rappelé Timothy Geithner devant le Sénat. Cela laisse clairement entendre que le Congrès américain va être encouragé à rendre plus difficile l’entrée de produits chinois sur le sol américain.

La démarche est osée, relève entre autres journaux le Financial Times, dans la mesure où la Chine pourrait prendre des mesures de rétorsion sur plusieurs sujets de politique internationale et économique. Pékin pourrait surtout se mettre à vendre massivement ses bons du Trésor américain, dont elle est devenue le premier détenteur (près de 653 milliards de dollars en octobre 2008), ce qui ne manquerait pas de pénaliser davantage l’économie américaine et de créer de grandes perturbations. A un moment où la Chine, qui connaît un ralentissement de sa croissance (6,8% « seulement » au 4ème trimestre 2008), vient de décider un plan de relance de 580 milliards de dollars, l’accusation formulée par le nouveau président américain signifie que les frictions commerciales vont devenir de plus en plus brûlantes, relève un représentant de la Chine au FMI dans le Straits Times de Singapour.