Officiellement le président de la République et la chancelière n’ont pas abordé ce sujet au cours des divers entretiens qu’ils ont eus depuis la réélection d’Angela Merkel. Mais Nicolas Sarkozy s’en était ouvert au président de la République fédérale, Horst Köhler, qu’il avait reçu le 13 juillet. Face au nouveau ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle, il a été plus vague : « Je rêve qu’un jour… », lui a-t-il simplement déclaré.
Pour expliquer leur fin de non recevoir, les Allemands mettent en avant plusieurs arguments. Le premier est d’ordre constitutionnel. Selon la Loi fondamentale de la RFA, un ministre est responsable d’un département et a un statut à la fois plus stable et plus important qu’un ministre français. Il doit en outre prêter serment devant le Bundestag.
On fait valoir aussi du côté allemand qu’il n’est pas sage d’empiler les institutions, de créer de nouveaux postes sans tailler dans les prérogatives des organisations existantes. Or les ministres délégués aux affaires européennes, Pierre Lellouche pour la France, Werner Hoyer pour l’Allemagne, portent aussi le titre de secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande. Peut-être suffirait-il d’élargir leur champ de compétences plutôt que de créer de nouvelles structures si Paris et Berlin veulent symboliquement relancer la coopération entre les deux pays ?