Depuis l’automne, le président de la République de Chypre, Dimitris Christofias, membre de l’Union européenne, et le président de la "République turque de Chypre du Nord", Ahmed Talat, uniquement reconnue par Ankara, mènent des « négociations globales » pour trouver une solution pour cette l’île divisée depuis 1974. Les deux hommes, qui dans le passé ont milité dans le même parti de gauche, se connaissent bien et paraissent décidés à aboutir. Les observateurs considèrent que les conditions d’un rapprochement n’ont jamais été aussi bonnes. M. Talat a cependant admis que sa marge de manœuvre était limitée et que la décision finale revenait au gouvernement turc.
M. Mercan estime que la partie chypriote grecque n’a aucun intérêt à une réunification de l’île et qu’elle ne l’acceptera que sous une forte pression internationale qui lui paraît faire défaut actuellement. Du côté grec, on considère au contraire que l’obstacle principal à un succès des négociations est la volonté de l’armée turque de maintenir un fort contingent dans la partie nord de l’île (actuellement plus de 30 000 soldats pour une population de quelque 200 000 habitants).
En revanche, M. Mercan s’est montré optimiste sur les perspectives de rapprochement entre l’Arménie et la Turquie, alors que la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1991. Ces derniers mois, les relations se sont réchauffées. Le président turc Abdullah Gül s’est même rendu en Arménie à l’occasion d’un match de football entre les équipes nationales des deux pays. L’Arménie ne poserait plus le préalable de la reconnaissance du génocide des Arméniens par les Turcs en 1915 à la normalisation des relations. Tandis qu’Ankara ne mettrait plus en avant l’occupation par l’Arménie du Haut-Karabach, une enclave peuplée par les Arméniens en territoire azerbaïdjanais.
