A Wall Street, l’indice Bloomberg de l’énergie éolienne a chuté de 54% depuis janvier 2008. L’indice WilderHill Clean Energy, qui regroupe les valeurs solaires, a souffert davantage encore (- 70%). Des contreperformances d’autant plus spectaculaires qu’elles ont été nettement plus marquées que celles de l’indice général des 500 premières valeurs, le S&P 500 (-40%) ou que celle du Dow Jones Euro Stoxx 90 (-45%), relève La Tribune, qui n’hésite pas à évoquer l’existence d’une bulle spéculative, particulièrement dans le secteur solaire, à l’image de ce qui est arrivé en 2000 aux sociétés internet.
Mais c’est surtout la crise bancaire et le « credit crunch » qui pénalisent le plus les producteurs d’énergies renouvelables, gourmandes en capitaux, et les contraints à revoir leurs investissements à la baisse, et par conséquent leurs perspectives de croissance. Le numéro un mondial des fabricants d’éoliennes, le danois Vestas, a vu ainsi son cours s’éroder de 44% en un an.
La Tribune évoque également la surcapacité de production créée, grâce à l’argent facilement levé et à la multiplication des opérateurs, dans l’énergie solaire. D’où la probabilité d’une guerre de prix et d’une érosion des marges. L’accélération de la chute des prix du pétrole n’est évidement pas étrangère à la désaffection des investisseurs pour les valeurs vertes, remarque le journal. Il est vrai que que Barack Obama n’a pas encore dévoilé de plan spécifique pour le financement de son « cheval de bataille », les énergies renouvelables, et que les objectifs de la directive européenne (20% au moins d’énergie renouvelable dans la consommation totale d’énergie) sont plutôt lointains (2020).