Cameron trahit 200 ans de politique britannique

En apposant son veto à la modification des traités européens, David Cameron abandonne le leadership britannique en Europe, critique Jonathan Powell, chef de cabinet de l’ancien Premier ministre Tony Blair, dans le journal économique-libéral Financial Times Deutschland

"Nous sommes dans le fond comme des Norvégiens dépourvus de pétrole, contraints à subir les décisions européennes sans pouvoir les influencer. Bien sûr, nous pouvons mettre un veto sur certaines questions. Mais pour la plupart des décisions relatives au marché intérieur, la majorité qualifiée est nécessaire. Combien de temps encore les 26 autres membres accepteront-ils la politique d’obstruction d’un seul membre, lequel ne cesse d’avoir recours à la politique du veto ? … Les gouvernements britanniques des deux [grands] partis s’étaient opposés à une Europe à deux vitesses pour une bonne raison : nous ne voulions pas perdre de pouvoir sur le continent auquel nous appartenons. En 200 ans, depuis la bataille de Waterloo, nous avons entrepris d’énormes efforts pour préserver notre leadership en Europe. Tourner le dos au continent revient aujourd’hui à trahir cette histoire."