Chine + America = ’’Chimerica’’

Alors que Hillary Clinton insistait à Pékin sur les intérêts stratégiques communs qui lient Washington et Pékin, une expression, aux origines anciennes, fait florès outre-Atlantique : « Chimerica », contraction de "Chine" et "America".

Cette expression souligne l’interconnection entre les deux pays, le premier étant le fournisseur et le financier de la dette de l’autre, tandis que les Etats-Unis offrent aux Chinois un exemple de développement et une chance d’insertion dans la globalisation. Avec les risques que la crise chez l’un comporte pour l’autre.

L’expression a une histoire qui remonte au XIXè siècle, comme le rappelle Vittorio Zucconi dans La Repubblica. Leland Stanford, président de la compagnie de chemin de fer Transcontinental, — qui donna son nom à la célèbre université de la côte Ouest —, avait fait appel à des coolies chinois pour poser les rails dans la traversée la plus difficile des montagnes rocheuses. Des dizaines de milliers de ces chinamen, comme on les appelait alors, étaient venus de la province de Canton, travailler dans des conditions extrêmes. 

Aujourd’hui, "les Etats-Unis et la Chine représentent ensemble 13 % de la surface du globe, un quart de la population mondiale, un tiers du PIB mondial et plus de la moitié de la croissance au cours des six dernières années", selon l’historien britannique Niall Ferguson, qui utilise souvent l’expression de "Chimerica" dans ses analyses.