Colloque German Marshall Fund à Paris

Pour commenter les résultats de son enquête annuelle sur l’état des relations transatlantiques, l’antenne française du German Marshall Fund avait invité, vendredi 11 septembre dans les locaux de l’Institut d’études politiques à Paris, Philip Gordon, sous-secrétaire d’Etat américain en charge de l’Europe et François Riché, conseiller technique à la cellule diplomatique de l’Elysée.

Lors de ce colloque, tout le monde s’est naturellement félicité de l’amélioration considérable de l’image des Etats-Unis en Europe apportée par l’élection de Barack Obama. Mais les intervenants étaient d’accord pour apporter deux nuances à la satisfaction générale.

D’une part, le réchauffement des relations entre les deux rives de l’Atlantique, et en particulier entre les Etats-Unis et la France, avait commencé avant le scrutin de novembre 2008, au cours du second mandat de George W. Bush. Pour deux raisons : l’infléchissement très net de la politique étrangère américaine où les néoconservateurs ne jouaient pas un rôle aussi important dans l’entourage du président qu’au cours du premier mandat de George W. Bush. Et l’arrivée au pouvoir en Allemagne et en France de deux dirigeants (Angela Merkel puis Nicolas Sarkozy) qui n’avaient pas sur l’Irak le même contentieux avec Washington que leurs prédécesseurs.

D’autre part, des divergences demeurent, même si les Etats-Unis et l’Europe sont plus proches sur la plupart des sujets internationaux qu’ils ne l’avaient été depuis longtemps, même du temps de Clinton, comme l’a reconnu Phil Gordon (ancien membre de l’administration Clinton). « Nous ne sommes pas naïfs. Nous avons jamais pensé que la popularité d’Obama amènerait les alliés à envoyer plus de troupes à l’extérieur », a déclaré le sous-secrétaire d’Etat, dans une allusion à l’Afghanistan. Mais, a-t-il ajouté, les divergences restent « dans la marge d’erreur ».

François Riché a remarqué que la fin du premier mandat de Barack Obama coïnciderait presque en 2012 avec la fin du premier quinquennat de Nicolas Sarkozy. Au-delà des déclarations d’amitié, il sera temps alors de confronter les bonnes intentions aux résultats, sur des sujets comme la maîtrise de la crise financière, le changement climatique, le Proche-Orient et l’Afghanistan. Tout le monde étant implicitement d’accord pour estimer que l’issue de la guerre dans ce pays déterminerait largement l’avenir de l’OTAN, donc des relations transatlantiques.