Dans cette tribune, Condoleezza Rice se remémore le discours qu’elle a prononcé à l’Université américaine du Caire en juin 2005, au début de son mandat : « suivant l’esprit du second discours inaugural de George W. Bush, j’ai dit que les Etats-Unis seraient du côté de ceux qui aspirent à la liberté. C’était, souligne-t-elle, reconnaître que les Etats-Unis avaient, au moyen Orient plus qu’ailleurs, recherché la stabilité aux dépens de la démocratie, et n’a finalement rien obtenu ».
Et maintenant ? « Les Etats-Unis savent que l’établissement de la démocratie est un processus long, désordonné, perturbé et même chaotique. Je ne veux pas sous-estimer le défi que présente l’avenir incertain de l’Egypte pour les intérêts américains, écrit l’ex secrétaire d’Etat. Malgré ses défauts, Moubarak a maintenu une paix froide avec Israël qui est devenu le pilier de la politique étrangère égyptienne. Il a donné son appui à) un leadership palestinien modéré et l’a aidé à tenir le Hamas en respect. Mais il n’a jamais pu réussir totalement, car il avait peur de « la rue ». Les régimes autoritaires ne connaissent pas ou ne respectent pas leur peuples, et les craignent ». Au demeurant, souligne-t-elle, les Etats-Unis ont pris une bonne part de l’opprobre publique de la part d’amis qui soutenaient discrètement notre politique, nourrissant ainsi la haine contre nous, tout en se protégeant ».
« Les prochains mois, si ce n’est les prochaines années, risquent d’être turbulents, estime Condoleezza Rice, mais cette turbulence est préférable à la fausse stabilité de l’autocratie, dans laquelle des forces malignes réduisent au silence les voix démocratiques ».
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