Condoleezza Rice et l’Egypte

Dans une tribune au Washington Post (16 février 2011), celle qui fut ministre d’Etat durant le second mandat de George W. Bush (2005-2009), livre ses réflexions sur l’avenir de la démocratie en Egypte, ainsi que ses observations sur le durcissement du comportement d’Hosni Moubarak après les élections présidentielles, qu’il avait pourtant remportées de manière écrasante

Dans cette tribune, Condoleezza Rice se remémore le discours qu’elle a prononcé à l’Université américaine du Caire en juin 2005, au début de son mandat : « suivant l’esprit du second discours inaugural de George W. Bush, j’ai dit que les Etats-Unis seraient du côté de ceux qui aspirent à la liberté. C’était, souligne-t-elle, reconnaître que les Etats-Unis avaient, au moyen Orient plus qu’ailleurs, recherché la stabilité aux dépens de la démocratie, et n’a finalement rien obtenu ».

Et maintenant ? « Les Etats-Unis savent que l’établissement de la démocratie est un processus long, désordonné, perturbé et même chaotique. Je ne veux pas sous-estimer le défi que présente l’avenir incertain de l’Egypte pour les intérêts américains, écrit l’ex secrétaire d’Etat. Malgré ses défauts, Moubarak a maintenu une paix froide avec Israël qui est devenu le pilier de la politique étrangère égyptienne. Il a donné son appui à) un leadership palestinien modéré et l’a aidé à tenir le Hamas en respect. Mais il n’a jamais pu réussir totalement, car il avait peur de « la rue ». Les régimes autoritaires ne connaissent pas ou ne respectent pas leur peuples, et les craignent ». Au demeurant, souligne-t-elle, les Etats-Unis ont pris une bonne part de l’opprobre publique de la part d’amis qui soutenaient discrètement notre politique, nourrissant ainsi la haine contre nous, tout en se protégeant ». 

« Les prochains mois, si ce n’est les prochaines années, risquent d’être turbulents, estime Condoleezza Rice, mais cette turbulence est préférable à la fausse stabilité de l’autocratie, dans laquelle des forces malignes réduisent au silence les voix démocratiques ».

 http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2011/02/15/AR2011021504306.html