Corée du Nord : les messages de Washington

En envoyant le porte-avions USS George Washington croiser en mer Jaune après l’attaque meurtrière de l’île de Corée du Sud Yeonpyeong par l’artillerie nord-coréenne, Barack Obama avertit Pyongyang et son alliée la Chine des conséquences que pourrait avoir son comportement belliqueux, relève The Christian Science Monitor.

En envoyant donc leur navire-amiral entreprendre quatre jours de manœuvres militaires conjointement avec l’armée sud-coréenne à compter du 28 novembre, les Etats-Unis ont en effet adressé un double message. L’un à la population sud-coréenne, pour lui signifier qu’ils étaient derrière elle, explique Bonnie Glaser, du Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington. L’autre à la Chine, qu’elle appelle depuis des années à exercer un peu plus pression sur ses amis de Corée du Nord pour qu’ils cessent leur attitude belliqueuse (8 provocations en une décennie) et leur mépris des demandes internationales.

« Le porte-parole du Pentagone a été très clair et a souligné que notre expédition dans cette région n’est en aucune façon destinée à la Chine mais, indirectement, je pense que nous disons que si Pékin n’est pas disposé à user de son influence pour réfréner ses amis, alors il y aura des conséquences négatives pour les Chinois dans la région » souligne Mme Glaser.

Le problème est de savoir pourquoi Pékin ne fait rien en ce sens. « Un manque de volonté de la Chine […]signifie que, malheureusement, la Chine continuera à faire partie du problème plutôt que de sa solution » estime Bruce Klinger, expert de la Heritage Foundation à Washington, qui s’attend à ce que Pékin y réponde comme à son habitude, « en désamorçant le problème plutôt qu’en le résolvant ». Pourtant, certains indices donnent à penser que la Chine pourrait jouer cette fois un rôle plus constructif (même si elle n’a jamais voulu s’associer à la protestation du Conseil de sécurité de l’ONU après le torpillage d’un navire sud-coréen Cheonan en mars). Le président Hu Jintao est en effet attendu à Washington en janvier prochain « et les Chinois désirent beaucoup que sa visite soit un succès », souligne Mme Glaser . Mais aussi, ajoute-t-elle, « nous sommes mieux placés aujourd’hui pour obtenir de la Chine une condamnation de cette attaque effrontée car il n’y a tout simplement aucune possibilité de déni ». http://www.csmonitor.com/