Richard Lugar, qui passe pour avoir de l’influence auprès de Barack Obama, ne compte pas parmi les adversaires traditionnels de la politique des sanctions. Mais après un voyage de ses collaborateurs à Cuba, il note que l’embargo n’a pas atteint l’objectif officiellement recherché, à savoir la chute du régime castriste. Au contraire, il a été utilisé par les dirigeants de La Havane pour justifier l’état lamentable de l’économie dont souffrent tous les Cubains.
Richard Lugar ne propose pas une levée totale de l’embargo. Il rappelle les promesses électorales du nouveau président de revenir sur les mesures de durcissement prises en 2003 par George W. Bush. Il faut permettre de nouveau aux exilés cubains de transférer sans limite de l’argent à leurs parents restés sur l’île (les versements sont actuellement limités à 300 $ par trimestre) et de voyager aussi librement à Cuba (actuellement quinze jours tous les trois ans).
Le sénateur républicain préconise la reprise d’un dialogue avec les dirigeants cubains sur des questions concrètes comme le trafic de drogue et l’immigration. Ce changement dans la politique cubaine des Etats-Unis devrait intervenir avant le sommet des Amériques qui se tiendra le 17 avril à Trinidad et Tobago. Il serait utile pour diminuer le ressentiment largement répandu en Amérique latine contre les Etats-Unis et améliorer leur image dans la région.