"Les diplomates et les stratèges militaires cherchent à l’aborder d’un point de vue stratégique, du point de vue du maintien de la paix, d’un point de vue géopolitique, que sais-je encore, mais pas sous l’angle de l’eau et du développement", souligne Jeffrey Sachs en invitant l’Onu à recentrer ses efforts. "La bonne approche c’est de comprendre que le Darfour est l’un des endroits les plus pauvres de toute la planète. C’est une des régions les plus écologiquement et économiquement éprouvées de toute la planète", a-t-il déclaré lors d’une intervention lundi 9 février à l’université américaine du Caire.
"Les nomades du nord du Darfour se sont déplacés vers le sud pour trouver de l’eau. Ce qu’ils ont trouvé, c’est une population sédentaire et ils ont procédé à un nettoyage ethnique pour mettre la main sur l’eau. C’est un résumé, peut-être très simplifié, mais qui n’est pas faux", affirme Jeffrey Sachs. Pour Jeffrey Sachs, il faut réduire les dépenses militaires au Darfour pour se consacrer à la lutte contre la pauvreté ainsi qu’à l’accès aux soins et à l’eau. "Si nous prenions la peine de regarder et d’écouter, nous comprendrions que ce sont des gens qui ont faim. On peut dépêcher toutes les armées du monde, ce n’est pas ainsi qu’on trouve une goutte d’eau supplémentaire."