En Europe, la droite soutient Poutine

Le député travailliste et ancien ministre britannique des affaires européennes, Denis MacShane, souligne un paradoxe dans le Financial Times  : ce sont les milieux libéraux et de gauche qui sont les plus critiques vis-à-vis du régime Poutine alors que les gouvernements conservateurs européens trouvent des excuses au Kremlin.

« Le tournant à 180° le plus curieux, écrit-il, est celui effectué par la France de Nicolas Sarkozy. Pendant la campagne présidentielle, M. Sarkozy dénonçait « le silence sur les 200 000 Tchétchènes » tués par les Russes et promettait d’inviter l’ennemi de Poutine, Gary Kasparov, à l’Elysée. Aujourd’hui, M. Sarkozy a décidé d’être le nouveau meilleur ami de la Russie ». Et M. MacShane de citer pour preuve les déclarations du président français au moment de la guerre en Géorgie sur le droit « tout à fait normal » pour Moscou de défendre ses ressortissants à l’étranger et celles contre le système antimissile américain en Europe.

Le fait que les meilleurs amis de la Russie se recrutent dans les gouvernements conservateurs au pouvoir en Europe « pose un problème à l’administration Obama, poursuit le député britannique. Après 1945, les Américains ont pu compter sur les gouvernements conservateurs européens pour soutenir une politique claire vis-à-vis de la Russie soviétique. Maintenant, si Washington demande à l’Europe quelle doit être la ligne sur la Russie, la droite européenne de M. Sarkozy, de Mme Merkel et de M. Berlusconi préfèrera ne pas répondre tandis que la gauche ne compte pas. De nouveau, il sera de la responsabilité et du devoir de Washington de décider, seul et sans une position claire et unifiée de l’Europe, comment le monde démocratique doit répondre à la Russie d’aujourd’hui. »