Alors que Barack Obama a été, à propos du conflit à Gaza, d’une grande discrétion, qui lui d’ailleurs été reprochée, tout le monde s’interroge sur la politique qu’il mènera au Proche-Orient. Les seules indications qui ont percé jusqu’à maintenant proviennent de diplomates qui ont joué un rôle dans les administrations précédentes -surtout celles de George Bush père et de Bill Clinton-, dont on dit qu’ils pourraient jouer un rôle auprès du président élu.
C’est le cas notamment de Martin Indyk, ancien ambassadeur américain en Israël, qui vient d’accorder un entretien au magazine allemand Der Spiegel. Il laisse entendre que les Etats-Unis devraient considérer le conflit du Proche-Orient dans un ensemble plus vaste et qu’ils ont besoin du soutien de l’aide de pays tiers, comme la Russie. Or ce soutien a un prix. « Notre influence [au Proche-Orient] est plus faible, déclare Martin Indyk. L’Amérique est dépendante de ses amis et elle doit les impliquer. Par amis j’entends non seulement les Européens mais aussi les Russes et les Chinois […] Je n’aime pas le mot compromis. Mais nous devons comprendre quelque chose que George W. Bush n’a jamais compris : nous ne pouvons pas tout avoir en même temps. Obama doit rencontrer très vite la direction russe dans la plus grande discrétion pour tenter de s’entendre sur un échange de bons procédés. Celui qui veut rechercher le soutien russe au Proche-Orient doit être prêt à revoir la stratégie actuelle concernant l’élargissement de l’OTAN vers l’Est et l’installation d’un bouclier antimissile aux frontières russes. L’aide de la Russie au sujet de l’Iran et la défense antimissile sont incompatibles. »