Faut-il un « plan Brady » pour sauver la zone Euro ?

Pour résoudre la crise de la dette souveraine, les gouvernements de la zone Euro devraient tirer les leçons du plan Brady qu’ont appliqué les Etats-Unis lors de la crise de la dette de l’Amérique Latine, dans les années 1980, estime Jacob Funk Kirkegaard, chercheur au Peterson Institute for International Economics à Washington, sur le site en ligne du Spiegel (14 avril 2011).

La montée vertigineuse des risques de défaillance des pays en développement (le Mexique avait déclaré l’arrêt du paiement de sa dette en 1982), avait été traitée comme une crise de liquidités et non de solvabilité. Les pays prêteurs, tout comme le FMI et d’autres agences de financement multilatérales, avaient ainsi continué d’accorder de nouveaux crédits à ces pays par l’entremise des banques commerciales.

Les régulateurs bancaires avaient menti sur l’état de santé des établissements financiers américains afin de protéger la solvabilité du système, donc d’éviter une crise majeure. Après les échecs successifs des plans de sauvetage, Nicholas Brady, Secrétaire d’Etat au Trésor des administrations Reagan, puis Bush, annonçait en 1989 que la seule façon de traiter la crise des prêts souverains était d’encourager les banques à des réductions volontaires de dette. Les PVD étaient encouragés à pratiquer des politiques de libéralisation en échange d’une réduction de la dette commerciale et de nouveaux prêts publics et privés. [ Lire sur ce chapitre (ndlr) : http://cegep.net/rei/doc/sup11-PlanBrady.htm ].

Or, les régulateurs bancaires européens, et singulièrement allemands, font la même erreur aujourd’hui, que leurs homologues américains naguère, et pour les mêmes raisons, estime M. Kirkegaard :  « While it is clear from the Brady Plan experience that a final negotiated solution to the euro-zone debt crisis can only begin once the broader re-capitalization of the European banking system is further along, there is much that European banking regulators can do to speed up this process. They could, for instance, gradually introduce more honest annual banking stress tests, while making it clear to the banks in question that the government regulatory protection they continue to enjoy today comes at the price of negotiating genuine burden-sharing with creditors in good faith in the future” . http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,756848,00.html