Vous avez dit fêtes ?
Mais grand Dieu de quoi parlons-nous donc ?
Aussi loin que puisse se porter notre regard ce monde s’entretue toujours et grince de toutes parts, s’identifiant ainsi souvent avec un véritable "disneyworld "de l’imaginaire pour adultes- présumés !
La litanie s’égrène ; qu’il s’agisse de la bien triste bousculade d’un Souverain Pontife qui trébuche par trop sur ses propres "infaillibilités", ou bien que l’on observe les spasmes malsains sur les thèmes identitaires en France.
Dans le monde le doute s’affiche partout, alors que perdurent et se gangrènent les grands conflits du temps, en Orient, moyen ou plus lointain, au Pakistan et en Iran notamment, où l’on sent émerger des seuils de rupture.
Et cependant dans notre Occident repu scintillent inlassablement les vitrines pléthoriques et tournent les petits manèges des bonheurs à portée de main ou de rêve !
En spray surajouté, comme pour maintenir nos bonnes consciences en éveil, la conférence de Copenhague sur l’environnement peine à dégager des actions et des moyens concertés, malgré la bonne volonté et l’acharnement lucide de certains.
Comme dans toutes les loteries, des lots de consolation émergent, spectaculaires " parfois, tel l’avènement d’un système de santé enfin adapté à la grandeur des Etats-Unis d’Amérique.
Falllait-il que Noël, source d’espérance pour les Chrétiens, soit assombri par les tribulations inutiles du proccessus de béatification de Pie XII sommeillant à l’ombre discrète des archives vaticanes ?
Fallait-il que le ciel du bon Pape Jean XXIII et "Nostra Aetate" soient assombris par les errements obstinés d’un Pape munichois ?
Sans doute pour révéler la supériorité de la Lumière sur l’Ombre.
Le chemin de Rome à Rome passe à l’évidence par Béthléhem et Jérusalem, triplement Sainte.
Mais quelle providence médiatique que l’interférence des images. De murs en messes et pèlerinages : on ne sait plus à quels chandeliers se vouer. Ce n’est pas l’embarras du choix , mais bien l’embarras des embarras !
Les réflexes induits déferlent et les incitations néfastes crépitent : le Peuple Juif, victime de tant de murs, édifiant de nouvelles cloisons protectrices et liberticides tout à la fois. Qui sait faire, qui veut faire, les tris qui s’imposent en équité et en justice tout à la fois. Le spirituel et le temporel, pour indissociés qu’ils soient en Occident comme en Orient, n’ont jamais fait très bon ménage sur la longue durée et pourtant !
Tout près de nous, le débat sur l’identité nationale en France, qui aurait du permettre de réaffirmer ce que Pierre Legendre appelle le "Gouvernement de la Référence" et de resserer les rangs de tous les volontaires de l’identification à un faisceau unique de valeurs, a parfois dégénéré en insupportable brocante aux errements. Mais la République ne trébuche pas à la première bousculade !
L’on ne peut s’empêcher de penser que ce beau pays de France éprouve quelque difficulté avec l’idée même d’un leadership politique, toutes républiques et sensibilités confondues.
Une direction politique qui sache combiner vision, sagesse et volonté suscite chez nous méfiance voire irritation, si ce n’est rejet..,aujourd’hui comme hier !...
L’inverse soulèverait sans doute une égale indignation !... Le chemin de Londres n’était guère plus populaire en 1940 !
Observant l’enlisement pesant de certains conflits extérieurs, au Moyen-Orient ou en Afghanistan, nous nous devons de constater l’impérieux besoin d’un recentrage international où le binôme d’une Union européenne élargie, partenaire d’une Russie qui veuille et sache parachever une démocratie moderne et authentique, seraient liés aux Etat-Unis dans un concept atlantique redéfini.
Les récentes déclarations du président Medvedev comportentent des indices d’espérance.
La notion même de "conflit" s’est aujourd’hui radicalement altérée au niveau mondial notamment, alors que perdurent des archaïsmes meurtriers à plus petite échelle. Il plane sur tout cela, depuis le 11 septembre, une fragilisation globale due à un terrorisme international qui met en scène des acteurs peu nombreux mais à potentialités dévastatrices : nous vivons à l’ère du "Tiers-perturbateur", ce trouble-fête, fantômas et perce-muraille des temps actuels.
Il serait urgent que l’Occident se ressaisisse en actualisant la conscience de ses enjeux et de ses solidarités tout à la fois.
Le "peut mieux faire" de nos bulletins scolaires d’antan, est déjà bien dépassé.
C’est en marchant que se prouve le mouvement ; les prédications gardent leurs secrets dans les cryptes où elles restent enfermée à jamais...