Quelque six cents femmes, journalistes, intellectuelles, écrivains, féministes, dont certaines portent le voile islamique, ont envoyé une lettre ouverte à l’occasion de l’autorisation du foulard dans les universités, entrée en vigueur tout récemment. Sous le titre « nous ne sommes pas encore émancipées », elles écrivent : « Nous ne serons pas contentes tant que les lois et le climat dans ce pays ne permettront pas aux Kurdes et à tous les autres groupes minoritaires de se sentir comme des éléments constitutifs de notre société. Tant que les instigateurs des meurtres brutaux ne seront pas découverts. Tant qu’il y aura des plaintes au nom de l’article 301 [du code pénal qui punit le « dénigrement de l’identité turque »]. Tant que n’auront pas disparu ceux qui profitent honteusement des biens des minorités religieuses… En tant qu’êtres humains qui savent ceux que veut dire la limitation de leurs libertés, nous nous élevons contre toute forme de discrimination, d’oppression et de contrainte. »
Source : Süddeutsche Zeitung du 3 mars 2008