En mai 2008, explique Anders Aslund dans le quotidien Moscow Times, la capitalisation de Gazprom s’élevait à 350 milliards de dollars (environ 220 milliards d’euros). Elle n’est plus aujourd’hui que de 135 milliards $. La production de gaz a baissé de 16% et les exportations de 11% à cause de la faible demande.
Anders Aslund explique cette situation par six facteurs :
- les coupures répétées des livraisons de gaz a donné à Gazprom une réputation de fournisseur peu fiable ;
- le gaz naturel est concurrencé par le gaz liquéfié ;
- la surproduction a pesé sur les prix ;
- la demande risque de continuer à diminuer après la crise car la Russie devra faire des économies précisément dans le secteur gazier ;
- dans le monde entier, les économies d’énergie sont à l’ordre du jour ;
- avec son énorme appareil bureaucratique, Gazprom n’exploite que les grands champs gaziers laissant à des petites compagnies plus modernes les gisements moyens et petits.
La direction de Gazprom, « c’est-à-dire le gouvernement russe », conclut Anders Aslund, ne paraît pas comprendre les nouveaux défis. Cependant, la faiblesse de Gazprom peut avoir un bon côté : diminuer le poids de cette société dans la politique russe.