Hanovre et les malentendus franco-allemands

Lundi 3 mars, à Hanovre, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel
semblaient avoir trouvé un compromis sur le dossier de l’Union méditerranéenne.
L’idée de Nicolas Sarkozy de créer, à côté de l’Union européenne, une
organisation qui aurait rassemblé les pays du Nord et du Sud riverains de la
Méditerranée, avait été fraîchement accueillie à Berlin. Les Allemands
craignent d’être exclus de la prise de décisions tout en devant financer les
projets par le biais de leur contribution à l’UE (la plus importante des
vingt-sept).

A Hanovre, l’Union de la Méditerranée est devenue l’Union pour la
Méditerranée ; tous les pays de l’UE étaient invités à y participer et cette
union devait avoir deux coprésidents, l’un du nord et l’autre du sud. Las ! A
peine Nicolas Sarkozy était-il rentré à Paris que la partie française donnait
du compromis de Hanovre une interprétation qui avait échappée aux Allemands :
les pays de l’Union européenne non riverains de la Méditerranée auraient un
statut d’observateurs ; le coprésident du nord devrait venir d’un pays
riverain…

« Qui négocie avec Nicolas Sarkozy n’a pas seulement besoin d’un interprète à
ses côtés mais aussi d’un psychologue », commente Stefan Cornelius, chef de la
rubrique internationale du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.