Sarkozy et Merkel ne doivent pas l’oublier, écrit Helmut Schmidt : l’intégration européenne est une idée française. La France se sent plus en sécurité grâce à cet ancrage de l’Allemagne dans l’Europe mais cette ancrage ne peut pas perdurer à la longue si la France elle-même ne s’intègre pas dans l’Europe.
De ce principe ne dépend pas seulement l’euro mais aussi l’évolution future de l’Union européenne. Si le président français et la chancelière allemande agissent ensemble, s’ils associent la compétence de leurs ministres des finances, puis les conseils de Trichet, du président du FMI Strauss-Kahn et de Juncker [premier ministre du Luxembourg et président de l’eurogroupe], alors nous pouvons surmonter cette crise. Si en revanche, ils donnent la priorité à des considérations de politique intérieure ou pire encore à des considérations de politique partisane, ils contribuent à marginaliser les Etats nations européens sur la scène internationale.