Henry Kissinger déconseille une intervention militaire en Syrie

Sur fond de poursuite des combats en Syrie, la communauté internationale se demande comment réagir au conflit. Dans le quotidien de centre-gauche El País, l’ancien ministre des Affaires étrangères américain Henry Kissinger déconseille tout engagement armé.

"L’intervention militaire, humanitaire ou stratégique, a deux pré-conditions, explique Henry Kissinger : premièrement, un consensus sur la gouvernance après le renversement du statu quo est critique. Si l’objectif se limite à faire tomber un dirigeant, une nouvelle guerre civile peut suivre dans le vide ainsi créé, alors que les groupes armés se battent pour la succession et que les puissances extérieures soutiennent des groupes différents. Deuxièmement, l’objectif politique doit être explicite et réalisable dans un délai acceptable à l’intérieur du pays [Etats-Unis]. Je doute que la question syrienne réponde à ces deux critères. Nous ne pouvons nous permettre de nous laisser conduire, d’expédient en expédient, dans une intervention militaire non définie à l’intérieur d’un conflit qui prend de plus en plus un caractère communautaire. En réagissant à une tragédie humaine, nous devons faire attention de ne pas en faciliter une autre."