Inquiétudes récurrentes sur la place de l’Europe dans le monde

« L’homme malade de l’Europe, c’est l’Europe » titre le site en ligne de Foreign Policy (17 février 2012) qui appuie son appréciation sur les conclusions d’une étude réalisée par l’European Council on Foreign Relations (http://www.ecfr.eu/scorecard/2012).

Jusqu’à présent, y explique-t-on, les Européens jouissaient d’une position confortable au sein de la plupart des organisations internationales. Au FMI, ils pouvaient dicter leur conduite aux autres pays, chaque pays européen y ayant son propre représentant. Mais tout a changé en 2011. Les Européens se font faire la leçon par la Chine et le Brésil pour ne pas avoir résolu leur crise financière bien qu’ils en aient eu les moyens. Si l’Europe a toujours la haute main sur la direction du FMI, lorsque Christine Lagarde a succédé à Dominique Strauss-Kahn en juin 2011, c’est uniquement en raison des divisions qui règnent entre les économies émergentes. Si la crise de l’euro perdure, les Européens seront vraisemblablement contraints d’abandonner bon nombre de leurs prérogatives au FMI – cela a commencé en 2010 à l’occasion d’une redistribution des sièges à son conseil d’administration– voire, en définitive, leur pouvoir de décision. 

Si la crise de l’euro ne pouvait être jugulée cette année, poursuit l’analyse, l’Europe pourrait connaître dans les années à venir une perte de puissance encore plus dramatique, qui pourrait avoir des conséquences négatives pour l’ordre mondial, les organisations internationales, et les Etats-Unis. Washington pourrait alors se tourner vers l’Asie et composer avec des puissances émergentes comme l’Inde et le Brésil, afin de maintenir son leadership. http://www.foreignpolicy.com/