Iran/nucléaire : semaines décisives

La pression s’accroît sur les autorités iraniennes afin qu’elles répondent aux demandes de la communauté internationale de suspendre leur programme d’enrichissement de l’uranium qui pourrait conduire à la fabrication d’une bombe atomique.

L’offre de dialogue lancée dès son arrivée à la Maison blanche par Barack Obama est officiellement valable jusqu’à la fin du mois de septembre. A cette date, le régime des mollahs devrait avoir saisi la main tendue par le nouveau président américain. Devant la conférence des ambassadeurs, jeudi 27 août, Nicolas Sarkozy s’est montré très sceptique sur la volonté de l’Iran de négocier. Il a constaté que les propositions avancées par la communauté internationale n’avaient reçu aucune réponse. « Aucune », a-t-il répété, en se prononçant pour un durcissement du régime des sanctions. Cette possibilité devrait faire l’objet de discussions entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Chine, Russie), plus l’Allemagne. Toutefois Moscou et Pékin restent réticents à accepter une aggravation des sanctions qui pèsent déjà sur l’économie iranienne.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vient par ailleurs de remettre un rapport sur l’avancement du programme nucléaire iranien. Elle constate que le nombre de centrifugeuses capables de produire de l’uranium enrichi a augmenté au cours des derniers mois mais que dans le même temps l’Iran aurait ralenti sa production d’uranium et permis aux inspecteurs de l’ONU d’accéder au réacteur de recherche d’Arak, ce qu’ils réclamaient depuis longtemps.

Le régime islamiste souffle le chaud et le froid, ouvrant de nouveaux sites aux inspecteurs de l’AIEA tout en fermant d’autres. Les partisans comme les adversaires d’une aggravation des sanctions contre l’Iran trouvent des arguments dans le rapport de l’AIEA.

Le renforcement des sanctions internationales, s’il est décidé, devrait toucher le secteur de l’énergie : bien que producteur de pétrole, l’Iran importe des produits pétroliers raffinés et des technologies lui permettant d’entretenir ses équipements énergétiques (gaz et pétrole). De nouvelles sanctions risquent cependant de renforcer le pouvoir du président Ahmadinejad.