L’entrée des travaillistes dans la coalition gouvernementale que s’apprête à diriger en Israël le chef du Likoud, Benyamin Netanyahou, peut-elle favoriser la reprise des négociations avec l’Autorité palestinienne, en évitant à la nouvelle équipe d’être exclusivement marquée à droite ? Cette question est au cœur des attentes de la communauté internationale quelques semaines après la meurtrière offensive israélienne sur Gaza.
Certes Ehud Barak a annoncé, au nom des travaillistes, sa volonté de jouer un rôle de « contrepoids ». Mais ses marges de manoeuvre seront faibles. Son parti est divisé et il lui faudra compter avec les alliés du Likoud, les partis de droite Israël Beitenou, d’Avigdor Lieberman, et Shass, dont on connaît l’intransigeance.
Ce n’est pas la première fois qu’une coalition aussi hétéroclite est portée au pouvoir à Jérusalem, note Barh Mikaïl. Mais l’importance des enjeux la rend particulièrement fragile. Il sera difficile, estime M. Mikaïl, de « formuler des politiques emportant l’adhésion de l’ensemble des membres du gouvernement ».
On pourrait objecter que les avancées vers la paix ont souvent été le fait de gouvernements de droite : évacuation du Sinaï par Menahem Begin et de Gaza par Ariel Sharon. Toutefois, souligne l’auteur, ces retraits ont été dictés par des impératifs stratégiques et sécuritaires. De plus, les dirigeants actuels n’ont pas la même dimension historique que leurs prédécesseurs.
Reste une inconnue : l’attitude de Barack Obama. Selon M. Mikaïl, il ne faut pas s’attendre à un changement rapide. Le nouveau président américain a affiché une grande prudence en déclarant : « Ce n’est pas dans l’immédiat que nous aurons la paix au Proche-Orient ». Bref, conclut l’auteur, « on ne peut que peiner à croire sincèrement en des aboutissements prometteurs de la part de ce gouvernement annoncé ».