"Ces deux catastrophes, souligne le prix Nobel d’économie, illustrent l’incapacité des marchés et des sociétés humaines à gérer les risques. Il est vrai que l’on ne peut mettre sur le même plan le tremblement de terre […] et la crise financière. Mais cette dernière a des traits communs avec l’accident nucléaire de Fukushima. ... Les recherches en économie et en psychologie nous aident à comprendre notre incapacité à gérer ces risques. Il est difficile d’évaluer la probabilité d’événement rare, car les données expérimentales à ce sujet sont très limitées. Dans ces conditions, on n’est guère incité à remettre en question une vision rassurante de la situation. Bien au contraire le fait de ne pas avoir à supporter les conséquences de ses propres erreurs pousse à l’aveuglement. Un système qui collectivise les pertes alors qu’il privatise les gains est condamné à ne pouvoir gérer correctement les risques." (15.04.2011)