L’influence des eurodéputés français au Parlement européen : état des lieux un an après les élections européennes

La Fondation Robert Schuman publie une étude inédite de Thierry Chopin, directeurs des études à la fondation, professeur au Collège d’Europe (Bruges) et à l’Institut d’études politiques de Paris, et de Camille Lépinay, diplômée de l’IEP (Paris) et du Collège de l’Europe sur l’influence des Français au Parlement européen.

Le début de la 7e législature (2009-2014) fournit une nouvelle occasion d’évaluer l’influence de la France au Parlement européen. Après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, qui a réduit mécaniquement le nombre d’eurodéputés de certains Etats membres (France, Italie et Royaume-Uni) tout en accroissant les pouvoirs de l’assemblée strasbourgeoise, la présence des Français au sein du Parlement européen doit faire l’objet d’une attention renouvelée. En effet, même si les groupes parlementaires organisent dans la pratique l’essentiel des travaux sur les textes législatifs, il n’en demeure pas moins que, sur certains textes sensibles au niveau des Etats membres, les délégations nationales jouent un rôle qu’on ne peut pas négliger. D’un point de vue civique, il est intéressant de faire un état des lieux de l’organisation politique des eurodéputés élus en juin 2009.

Un an après le scrutin européen, le bilan est assez mitigé avec peu de progrès, certains reculs et des faiblesses réelles. Si les eurodéputés français sont mieux représentés au sein des commissions influentes, on doit noter un fort taux de renouvellement - qui a un impact négatif en termes de capacité à obtenir des postes de responsabilité - et l’absence d’eurodéputés français au sein du Bureau du Parlement européen ; par ailleurs, la légère augmentation du nombre de coordinateurs dissimule mal l’écart persistant avec celui des autres « grandes » délégations nationales ; en dernier lieu, le problème du cumul des mandats caractérise de manière singulière près de la moitié des eurodéputés français.