La Commission européenne appelle à une « Union de l’innovation »

Le développement de la recherche et de l’innovation est considéré par les Européens comme un facteur-clé de la croissance. Or l’UE a pris dans ce domaine un important retard par rapport à ses concurrents. C’est pour tenter de le combler que la Commission européenne vient de proposer ce qu’elle appelle une « approche stratégique de l’innovation ». Selon les deux commissaires chargés du dossier, Maire Geoghegan-Quinn (recherche, innovation, sciences) et Antonio Tajani (industrie, entreprenariat), « si nous ne faisons pas de l’Europe une Union de l’innovation, nos économies dépériront tandis que nos idées et nos talents seront gâchés ». L’objectif est de porter en 2020 les investissements en recherche et développement à 3% du PIB, ce qui permettrait de créer 3,7 millions d’emplois. 

La principale disposition de ce nouveau plan est la mise en place de « partenariats d’innovation européens » pour mobiliser les acteurs autour d’un thème donné. Un partenariat pilote sera lancé début 2011 sur le thème du vieillissement actif et en bonne santé. Les partenariats suivants seront consacrés à l’énergie, aux villes intelligentes, à l’utilisation de l’eau, aux matières premières non énergétiques, à l’agriculture durable. L’ambition de ce plan est de permettre au secteur public de stimuler le secteur privé et de lever les obstacles tels que le manque de financement, la sous-utilisation des marchés publics, la lenteur des travaux de normalisation. L’accès au financement devra être amélioré, avec le concours de la Banque européenne d’investissement (BEI). La Commission propose que les gouvernements réservent des budgets à la passation de marchés publics de produits et services innovants. Elle souhaite que les régimes de financement structurel et d’aides d’Etat soient revus « afin de donner un coup d’accélérateur à l’innovation ».

Examiné par le Conseil « compétitivité » du 12 octobre, ce plan sera à l’ordre du jour du Conseil européen de décembre.