La France, l’Allemagne et l’Italie se bornent à appeler au cessez-le-feu sans condamner la Russie, alors que la Belgique s’est clairement opposée à la création d’un "front antirusse". Le président français Nicolas Sarkozy est convenu mardi 12 août à Moscou, avec son homologue russe Dmitri Medvedev, d’un plan de paix prévoyant le retrait des forces russes de Géorgie, mais dans lequel le respect de l’intégrité territoriale de ce pays ne figure pas explicitement. Même si l’Union européenne doit participer à une force de paix dans les régions séparatistes géorgiennes, il n’est pas certain que la communauté internationale parvienne à garantir durablement le maintien de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud au sein de la Géorgie.
A ce propos, le président russe Dmitri Medvedev a promis que les forces russes de maintien de la paix demeureront un facteur clé de sécurité dans le Caucase. « Les accords internationaux qui se trouvent à la base de la présence des forces de maintien de la paix ont été formulés en 1992, ils restent et marchent. Nos forces de maintien de la paix continuent à exercer leurs fonctions précisément parce qu’ils sont un facteur clé de sécurité dans le Caucase. Il en était ainsi et en sera ainsi », a-t-il souligné lors de sa conférence de presse avec Nicolas Sarkozy, mardi 12 août à Moscou,
Le camp de la fermeté
De leur côté, les pays d’Europe centrale et orientale appellent à la plus grande fermeté à l’égard de Moscou et sa "politique impérialiste". Les dirigeants des trois Etats baltes, d’Ukraine et de Pologne se sont rendus à Tbilissi mardi 12 août pour manifester leur solidarité avec la Géorgie de Mikheil Saakachvili,.
Une fermeté que reprend à son compte l’OTAN, dont le secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer a condamné à plusieurs reprises "l’usage excessif et disproportionné de la force par la Russie", tout en se refusant à critiquer l’intervention militaire menée par la Géorgie en Ossétie du sud.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice parle également d’un "usage disproportionné de la force" par Moscou et insiste sur le maintien de l’intégrité territoriale de la Géorgie. Elle estime par ailleurs que la Russie a fortement miné sa réputation internationale en déclenchant une opération militaire de grande envergure contre la Géorgie "Les Russes disent qu’ils veulent faire partie de cette communauté internationale qui prospère et qui regarde en avant, mais, pour parler franchement, ils ont gravement miné leurs capacités à y parvenir", a-t-elle souligné (propos tenus mardi 12 août sur la chaîne de télévision ABC).
Le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, a déclaré mercredi 13 août à Bruxelles que l’UE devrait décider en septembre si elle poursuit ses discussions sur une coopération renforcée avec la Russie. Il a relevé que le Groupe des Sept grandes puissances industrialisées avait coordonné sa réaction à la crise géorgienne sans impliquer Moscou. "Il est sans précédent, depuis que le G8 est devenu G8, dans les années 1990, que sept pays se réunissent sans le huitième, mais cela s’est produit ces derniers jours, et je pense que cela montre bien à la Russie qu’il y a des conséquences politiques." "La communauté internationale veut s’assurer que le message selon lequel la force n’est pas le moyen approprié pour traiter ces questions difficiles est bien compris", a dit Miliband. "Il faut nous assurer que les Russes réalisent qu’ils ont des droits dans le système international, mais que ces droits s’accompagnent de responsabilités. Et lorsque les responsabilités ne sont pas assumées, il y a des conséquences politiques pour la Russie", a dit David Miliband.