Le jeune homme, Wang Jianwei, a en effet attiré l’attention d’un stratège américain et spécialiste de la Chine, Larry M. Wortzel, qui en a référé au House Foreign Affairs Committee, le Conseil des relations étrangères, pour avoir publié un article expliquant comment attaquer un petit sous-réseau électrique et provoquer ainsi une défaillance en cascade des réseaux électriques sur l’ensemble du territoire américain.
M. Wang a expliqué au New York Times qu’avec son professeur, il avait en effet publié, le printemps dernier, une étude intitulée « Cascade-Based Attack Vulnerability on the U.S. Power Grid » dans un journal international intitulé Safety Science . Mais que son objectif était simplement d’essayer de trouver les moyens d’améliorer la sécurité des réseaux de distribution énergétiques en explorant toutes leurs vulnérabilités potentielles. Les scientifiques américains qui ont lu cet article ont affirmé que le travail de cet étudiant était un exercice technique classique qui ne saurait en aucun cas être utilisé pour court-circuiter un réseau électrique, rapporte le quotidien américain.
Ce malentendu illustre en tout cas la tension qui règne entre les Etats-Unis et la Chine sur les questions de cybersécurité, et pas seulement à propos des attaques à grande échelle des réseaux informatiques . « Quand on commence à interpréter chaque geste que fait un pays comme étant hostile, cela introduit la paranoïa dans le système » explique un spécialiste de la sécurité. Pour appuyer les accusations de M. Wortzel, Ed Royce, un représentant républicain de Californie, a rappelé que, en 2001, le Los Angeles Times avait fait état d’intrusions dans le réseau qui contrôle le réseau électrique, et dont l’origine aurait été ciblée dans la province chinoise de Guangdong .
Les derniers rapports évoquant d’autres attaques contiennent souvent des allégations sur des intrusions orchestrées par les Chinois, bien qu’aucune preuve n’ait pu être produite, souligne le même spécialiste.