La nouvelle ’’question allemande’’

« Big power, little will » : ainsi peut-on résumer la position de l’Allemagne dans l’Alliance atlantique en ce début de XXIe siècle, selon Karl-Heinz Kamp et Julian Lindley-French (le premier est directeur de recherche au Collège de Défense de l’OTAN, la seconde est professeur au Netherlands Defense Academy). Dans l’International Herald Tribune du vendredi 13 juin, les deux auteurs pointent du doigt la nouvelle « question allemande » : absence de solidarité avec les Alliés, provincialisme, refus du risque.

Alors que les pays de l’OTAN se sont engagés à consacrer 2% de leur PIB à leur budget de défense, l’Allemagne se contente de 1,4%. L’an prochain, le sommet des 60 ans de l’OTAN devait avoir lieu à Berlin, mais les Allemands ont préféré ne pas être l’hôte de cet événement en pleine année électorale (du coup, le sommet aura lieu à Strasbourg). 

Par ailleurs, Berlin bloque les discussions au sein de l’OTAN sur plusieurs dossiers, notamment sur celui de la sécurité énergétique, par peur de froisser la Russie.

Certes, en Afghanistan, la Bundeswehr fournit la troisième force de l’OTAN après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Mais ces troupes effectuent des missions de police aux contours très strictement délimités et n’offrent pas de véritable soutien aux forces américaines et britanniques engagées dans la lutte contre le terrorisme. « Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne l’oublieront pas », soulignent les deux auteurs, en soulignant qu’en juin 2008, le 100ème soldat britannique est mort en Afghanistan.