Le Kosovo, un prétexte bien commode pour la Russie

Pourquoi la Russie refuse-t-elle de placer l’Abkhazie et l’Ossétie du sud sous l’autorité de l’ONU ? La réponse de Vladimir Tchijov, représentant permanent de la Russie auprès de l’Union européenne.

Le précédent du Kosovo est invoqué par les dirigeants russes pour justifier leur intervention en Ossétie du sud et la reconnaissance de l’indépendance de cette région autonome de la Géorgie, ainsi que de la République autonome d’Abkhazie, qui se situe aussi dans les frontières internationalement reconnues de la Géorgie. Or le Kosovo a été placé sous administration de l’ONU entre la fin de la guerre contre la Serbie en 1999 et la proclamation de l’indépendance en février 2008. Pourquoi la Russie a-t-elle refusé qu’il en aille de même avec l’Ossétie du sud et l’Abkhazie ?

En marge du Forum européen de Alpbach (Tyrol), auquel il participait, lundi 25 août, le représentant permanent de la Russie auprès de l’Union européenne, Vladimir Tchijov, a donné la réponse : « parce que les Abkhazes et les Ossètes ne le veulent pas. Ils ne font confiance qu’aux forces russes de maintien de la paix ». La Russie aurait peut-être pu faire pression sur eux pour qu’ils acceptent une présence internationale ? « Nous n’en avons pas le droit », a répondu l’ambassadeur. Mais vous en avez les moyens. « Oui mais ce serait immoral », a répliqué le diplomate dans un grand éclat de rire.