Le Vatican ne reconnaît plus les lois italiennes

Depuis le 1er janvier, les lois italiennes ne s’appliquent plus au Vatican, le plus petit Etat du monde. Ainsi en a décidé le pape Benoît XVI. « Le Vatican dit non au droit italien », titre La Stampa.

Dans l’Osservatore romano, l’organe du Saint Siège, le juriste officiel José Maria Serrano Ruiz explique la décision du Saint Père qui rompt avec une tradition datant de 1929 et des accords de Latran. D’une part, l’Italie produit trop de lois ; d’autre part, celles-ci changent trop souvent ; enfin, la législation italienne contient « beaucoup de textes inacceptables pour l’Eglise ». Le pape s’était déjà opposé à deux dispositions introduites dans le droit italien à la suite de résolutions des Nations-Unies sur les droits des handicapés et sur la non-pénalisation de l’homosexualité. Sur le premier point, l’Eglise catholique regrettait que le droit des handicapés ne fasse pas mention de la protection des enfants à naître. Sur le second point, son opposition à l’homosexualité ne souffre pas d’exception.

Dirk Schürmer, le correspondant culturel du Frankfurter Allgemeine Zeitung en Italie, souligne que la frange laïque de l’opinion publique italienne voit dans la décision de Benoît XVI un « retour au Moyen-Âge » et se demande si l’Etat italien doit continuer à verser au Vatican 8 pour 1000 des impôts prélevés sur ses citoyens : « Il ne veut pas de notre droit, mais de notre argent, ça oui ! ».