Le monde selon Hillary Clinton

En marge de la volumineuse Quadrennial Defense Review du Pentagone, et pour combler le vide subsistant sur le volet diplomatique, la secrétaire d’Etat avait promis l’an dernier que son département publierait sa propre Quadrennial Diplomacy and Development Review (QDDR). « instead of simply trying to adjust to the way things are, we need to get in the habit of looking horizon and planning for how we want things to be” avait-elle expliqué alors. (Source : Washington Post du 24 octobre 2010).   

En attendant la publication de ce document en décembre, Mme Clinton a donné un aperçu de sa vision du monde dans la prochaine édition de Foreign Affairs . Elle appelle ainsi les diplomates à dialoguer directement avec le secteur privé, la société civile et les leaders d’opinion, particulièrement dans les Etats autoritaires. Il faut pour cela « créer un service civil mondial du même calibre et de la même flexibilité que l’armée américaine » .

La secrétaire d’Etat veut également élever le développement à égalité des priorités de la politique étrangère américaine : « le renforcement des classes moyennes dans le monde entier sera la clef de la création de l’ordre international juste et durable qui est au cœur de la stratégie américaine de sécurité […]. La pauvreté et la répression d’engendrent pas automatiquement le terrorisme, mais les pays qui sont appauvris, corrompus, sans loi, sont plus exposés à devenir le paradis des terroristes et autres criminels ».

Un diplomate américain sur cinq travaille en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan : 1 600 civils travaillent en Irak aux côtés de 50 000 militaires américains, 1 100 autres en Afghanistan. La Chambre et le Sénat ont alloué des centaines de milliards de dollars pour les missions militaires à Bagdad et Kaboul, « alors que les activités diplomatiques et de développement ne représentent qu’une fraction de ce coût ». Il faut toujours plus d’argent. « Clinton et ses collègues peuvent écrire tous les documents de stratégie et d’étude politique qu’ils veulent, mais au milieu d’une crise économique et de l’explosion des déficits, obtiendront-ils les moyens de donner vie à leur vision  ? », s’interroge le Washington Post.

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/10/22/AR2010102203592.html