En attendant la publication de ce document en décembre, Mme Clinton a donné un aperçu de sa vision du monde dans la prochaine édition de Foreign Affairs . Elle appelle ainsi les diplomates à dialoguer directement avec le secteur privé, la société civile et les leaders d’opinion, particulièrement dans les Etats autoritaires. Il faut pour cela « créer un service civil mondial du même calibre et de la même flexibilité que l’armée américaine » .
La secrétaire d’Etat veut également élever le développement à égalité des priorités de la politique étrangère américaine : « le renforcement des classes moyennes dans le monde entier sera la clef de la création de l’ordre international juste et durable qui est au cœur de la stratégie américaine de sécurité […]. La pauvreté et la répression d’engendrent pas automatiquement le terrorisme, mais les pays qui sont appauvris, corrompus, sans loi, sont plus exposés à devenir le paradis des terroristes et autres criminels ».
Un diplomate américain sur cinq travaille en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan : 1 600 civils travaillent en Irak aux côtés de 50 000 militaires américains, 1 100 autres en Afghanistan. La Chambre et le Sénat ont alloué des centaines de milliards de dollars pour les missions militaires à Bagdad et Kaboul, « alors que les activités diplomatiques et de développement ne représentent qu’une fraction de ce coût ». Il faut toujours plus d’argent. « Clinton et ses collègues peuvent écrire tous les documents de stratégie et d’étude politique qu’ils veulent, mais au milieu d’une crise économique et de l’explosion des déficits, obtiendront-ils les moyens de donner vie à leur vision ? », s’interroge le Washington Post.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/10/22/AR2010102203592.html