Le nouveau paradigme européen, selon Jean-Louis Bourlanges

Dans le magazine L’Expansion daté du 1er novembre, l’ancien député européen Jean-Luis Bourlanges analyse la réaction de l’Europe aux turbulences mondiales en cours. Extraits (tribune intitulée "Le réveil de l’Europe ?").

"A travers les deux crises, celle du Caucase et la financière, l’Union européenne a montré qu’elle n’était pas condamnée à être le sucre lent de la mondialisation, incapable d’agir sur les choses autrement que par les moyens d’une infusion sociétale invisible et sans saveur. Elle a su trouver une voie moyenne, celle de la sagesse, de l’indépendance et de la coopération, entre l’« à-plat-ventrisme » atlantique et le défi picrocholin à l’hyperpuissance américaine. Elle a de plus réussi à exhumer des poubelles de l’histoire un modèle économique et social néokeynésien, le sien, et à l’imposer sur les décombres du pseudo-libéralisme bancaire. Elle a enfin rappelé à tous ceux qui en douteraient, et d’abord à Gordon Brown, que l’espace européen en général, et l’Euroland en particulier, constituaient un lieu de traitement et de résolution des problèmes, fussent-ils de dimension planétaire.

Ce réveil de l’Europe peut-il être autre chose qu’un sursaut ? Le pronostic est réservé. Traditionnellement, l’Europe fonctionnait à base d’imagination française, de détermination allemande et de circonspection britannique. Ce qu’on nous a offert, ces dernières semaines, c’est un assemblage bien différent fait d’imagination britannique, de détermination française et de circonspection allemande. Le breuvage a rendu ses couleurs aux patients. Ses vertus à long terme restent à vérifier".