Le temps des ’’relocalisations’’ ?

La société Steiff, qui fabrique des ours en peluche en Chine depuis quatre ans, a annoncé mercredi 2 juillet 2008 son intention de rapatrier sa production en Europe (Portugal), en mettant en avant la qualité médiocre des finitions. (Source : AFP, Reuters)

"Si l’un des yeux en verre est déplacé, même d’un millimètre, cela signifie que la physionomie au regard fidèle de l’ours finit par avoir l’air stupide", a déclaré le président du directoire Martin Frechen au quotidien Stuttgarter Zeitung. Or, avec des ours haut-de-gamme dont les prix peuvent grimper jusqu’à 120 euros pièce, la qualité est une question primordiale pour cette entreprise familiale fondée en 1902. 

La réduction des coûts explique aussi ces décisions de rapprocher les sites de production des lieux de conception. Car entre la hausse des salaires et du prix de l’énergie, produire en Chine coûte 30% de plus qu’il y a un an, estime un expert allemand de l’industrie textile, qui parle d’un mouvement de "relocalisations".

L’année dernière, en France, l’opticien Atol avait fait revenir sa production de Chine dans le Jura, et avait ainsi attiré l’attention sur ce phénomène. Dans le domaine du jouet, qui est l’une des industries qui a le plus délocalisé vers la Chine, une série de scandales sur la qualité et la sécurité des produits a terni l’image des sous-traitants chinois. L’an dernier, l’Américain Mattel a rappelé plusieurs fois et massivement des jouets colorés avec de la peinture contenant du plomb.