Les chances d’Hillary en 2012

Bien qu’elle n’ait pas réussi à réunir sur son nom une majorité de délégués du Parti Démocrate, elle pense être la meilleure candidate du Parti Démocrate contre les Républicains. Peut-être pense-t-elle déjà à 2012. 

Dans le Dakota du Sud, Hillary Clinton a insisté sur le fait qu’en 1992 son mari n’avait arraché l’investiture démocrate qu’au mois de juin. Un mois de juin pendant lequel il peut de passer beaucoup de choses, comme l’assassinat du candidat Robert Kennedy en 1968, a-t-elle laissé échapper. Mme Clinton persistera-t-elle au-delà de juin ? Parfois elle le laisse entendre mais elle prendrait de grands risques à s’entêter. D’abord le risque de faire perdre son parti qui arriverait divisé, fin août, à la convention de Denver pour le plus grand bonheur des Républicains. Comme le dit un vieux partisan de John McCain, « cette année, les démocrates ne peuvent être battus que par les démocrates ». La sénatrice de New York parie peut-être sur la défaite de Barack Obama et la victoire de McCain pour être, cette fois en 2012 et pour de bon la candidate « inévitable ». Elle peut escompter en effet qu’étant donné son âge, John McCain ne fera qu’un seul mandat.

Si c’est bien là sa stratégie, ce calcul pourrait bien se retourner contre elle. Il est peu probable en effet que les Démocrates lui pardonnent de les avoir privés d’une victoire largement à leur portée après les deux mandats du président le plus impopulaire de tous les temps et alors que les Américains dans leur immense majorité aspirent à un changement de politique. 80% d’en eux pensent que leur pays va aujourd’hui dans la mauvaise direction.

Reste l’autre hypothèse, celle d’une sortie élégante, dans le courant du mois de juin, quand il apparaîtra que Barack Obama a la majorité requise des délégués élus et des super-délégués. Hillary Clinton peut espérer une place de choix dans la campagne – le sénateur de l’Illinois a besoin de ses électeurs venus de la classe moyenne blanche qui ne voteront pas spontanément pour un Noir. Pour les mêmes raisons, elle peut même encore caresser l’espoir de figurer sur le « ticket » comme vice-présidente, bien que cela paraisse peu probable. Son intérêt bien compris la pousse à se montrer bonne joueuse ; son ambition déçue ne la mènera pas au-delà du service minimum.